Publicado el 15 abril 2021 en ligne claire
“Moi, menteur”, Altarriba et Keko pour une leçon édifiante de communication politique
Leur Moi, assassin avait primé maintes fois, par l’ACBD, par Quais du Polar, nominé à Angoulême. Antonio Altarriba avait été l’invité de la Comédie du Livre à Montpellier. Avec Moi, menteur, il revient avec Keko et va faire un large tour dans un milieu où par définition mentir est un art, une fin en soi, une obligation éthique. En politique, on le voit tous les jours et encore plus en ces temps troublés, la vérité est à vitesse réduite dépassée par des mensonges de circonstance assénés comme des évidences. Antonio Altarriba et Keko ouvrent le bal avec une citation d’un maître en la matière, Machiavel. Un communicant, Adrian, dresse ses poulains à dire, ne pas dire ou marteler le bon message, celui qui va dans le sens d’un électorat versatile ou dépassé. Une belle leçon effrayante qui conclue la trilogie du Moi des deux auteurs dont Moi, fou avait été le premier opus.
Adrian drive Morodo, un maire qui pourrait avoir un avenir national ce dont il doute. Le menteur doit créer un monde. Et quand on se met à découvrir des têtes moulées de membres de son part dans des flacons en verre, il va falloir réagir vite fait. Avec l’aide de flics aux ordres qui vont devoir suivre la piste suggérée par des messages retrouvés près des flacons. Adrian a tiré un trait sur sa vie de famille ou mieux ment encore et a une double vie. Coups tordus, manipulations, chantages, pots de vin, Adrian tire toutes les ficelles possibles en toute honnêteté, la sienne. C’est son job et il assume sans oublier que la communication peut être une marche vers le pouvoir tout en sachant ne pas viser trop haut, savoir profiter ou créer les opportunités. Une maîtresse avenante, un candidat dont l’homosexualité sera un atout, Adrian est le joker d’une ville tentaculaire où il a placé ses pions. Mais son fils sait désormais qu’il est un menteur.
Une construction méthodique, détaillée, avec en voix off celle du héros, Machiavel arriviste doué, on sait que ce que les auteurs mettent en lumière est la réalité. Magouille immobilière, Adrian sait ne jamais laisser tomber le masque, un pro incontournable qui sait construire la vérité, ce qui n’est pas finalement à ses yeux mentir. Sans chercher, il suffit tous les jours de regarder nos dirigeants, nos politiques. Un bouquin d’une rare force, qui démontre que tout est possible dans un monde où l’on n’entend que ce qui nous flatte et nous soulage. Inquiétant et parfaitement mis en scène.
“Yo, mentiroso”, Altarriba y Keko por una lección edificante de comunicación política
Su Yo, asesino ha ganado numerosos premios, por la ACBD, por Quais du Polar, nominado en Angoulême. Antonio Altarriba fue invitado de la Comédie du Livre de Montpellier. Con Yo, mentiroso, vuelve con Keko y se va de gira en un entorno donde por definición mentir es un arte, un fin en sí mismo, una obligación ética. En política, lo vemos cada día y más en estos tiempos convulsos, la verdad es a menor velocidad superada por mentiras circunstanciales atacadas como evidencia. Antonio Altarriba y Keko comienzan con una cita de un maestro en el campo, Maquiavelo. Un comunicador, Adrian, entrena a sus potrillos para decir, no para decir o para martillar el mensaje correcto, uno que vaya en la dirección de un electorado versátil u obsoleto. Una hermosa y aterradora lección que concluye la trilogía Ego de los dos autores de la que Moi, fou fue la segunda obra.
Adrián impulsa a Morodo, un alcalde que podría tener un futuro nacional del que duda. El mentiroso debe crear un mundo. Y cuando comencemos a descubrir las cabezas moldeadas de miembros suyos en botellas de vidrio, tendremos que reaccionar rápidamente. Con la ayuda de policías bajo órdenes que deberán seguir la pista sugerida por los mensajes encontrados cerca de las botellas. Adrian ha trazado la línea en su vida familiar o mejor aún miente y tiene una doble vida. Golpes retorcidos, manipulaciones, chantajes, sobornos, Adrian tira de todos los hilos posibles con toda honestidad, la suya. Ese es su trabajo y asume sin olvidar que la comunicación puede ser una marcha hacia el poder sabiendo no apuntar demasiado alto, saber aprovechar o crear oportunidades. Una amante atractiva, un candidato cuya homosexualidad será una ventaja, Adrian es el comodín de una ciudad en expansión donde ha colocado sus peones. Pero su hijo ahora sabe que es un mentiroso.
Una construcción metódica, detallada, con la voz en off del héroe, un talentoso y advenedizo Maquiavelo, sabemos que lo que destacan los autores es la realidad. Conspirando bienes raíces, Adrian sabe cómo nunca soltar la máscara, un profesional imprescindible que sabe cómo construir la verdad, que a sus ojos no es una mentira. Sin mirar, basta cada día con mirar a nuestros líderes, a nuestras políticas. Un libro de rara fuerza, que demuestra que todo es posible en un mundo donde solo escuchamos lo que nos adula y alivia. Inquietante y perfectamente escenificado.
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