Escrito por Philippe Peter, publicado en dBD en mayo 2021, p.70

MOI, MENTEUR ALTARRIBA & KEKO / DENOËL GRAPHIC
5 BONNES RAISONS DE LIRE… MOI, MENTEUR
Après Moi, assassin, qui avait décroché haut la main le grand prix de la critique ACBD en 2015, et Moi, fou, Antonio Altarriba et Keko concluent leur «trilogie du Moi» avec Moi, menteur.
L’occasion d’interroger une nouvelle fois les névroses du genre humain, à travers un thriller subtil, osé et palpitant dans l’univers impitoyable de la politique.
Par Philippe Peter
Un dernier acte
Avec Moi, menteur, Antonio Altarriba et Keko mettent un point final à leur «trilogie du Moi» entamée avec Moi, assassin [paru en 2014], et poursuivie avec Moi, fou [2018], Si chaque album peut se lire indépendamment des deux autres, les trajectoires se croisent. Et elles prennent pleinement leur sens ensemble, mieux que séparément, pour former un tout original et captivant.
Une narration insaisissable
Plus encore que dans les deux premiers volets, Antonio Altarriba et Keko proposent ici une narration complexe, dans laquelle plusieurs intrigues se croisent et se recroisent, sans toujours se confronter. Certains personnages de Moi, assassin et Moi, fou jouent également un rôle dans Moi, menteur. Du coup, chaque nouvelle lecture de ces récits est une redécouverte, pour notre plus grand plaisir.
Une approche graphique audacieuse
Keko a un style bien à lui, qui marie trait semi-réaliste et recours à la photographie pour les décors. Il incruste également directement des éléments graphiques dans ses compositions, notamment des tableaux. L’ensemble fourmille de détails, sans compter que le dessinateur ne se facilite jamais la tâche avec son story-board foisonnant. De-ci, de-là, une touche de vert apparaît – la couleur de Moi, menteur, après le rouge et le jaune des albums précédents -, tranchant avec la noirceur charbonneuse des planches.
Le meilleur de la BD espagnole
Ancien professeur de littérature française à l’Université de Vitoria – où se déroulent les événements narrés dans Moi, menteur-, Antonio Altarriba a fait une entrée fracassante dans le monde de la bande dessinée. Il est aujourd’hui l’un des plus pertinents et fascinants scénaristes espagnols, auteur d’une oeuvre majeure sur le franquisme, et d’un thriller en trois actes de haute volée. Figure de proue de la Movida, Keko s’est quant à lui imposé sur la scène internationale.
Une satire géniale des névroses humaines
Moi, menteur-de même que les deux autres volets de cette trilogie – est un livre sombre, sarcastique, presque satirique. Les personnages semblent évoluer au sein d’une société à laquelle ils ne prêtent que très peu d’attention. Le protagoniste, Adrian, est l’incarnation de la réussite néo-libérale : égoïste, égocentrique, imbu de lui-même, dépourvu de toute forme de conviction et de tout sens moral.
C’est un salaud, tout le monde l’admet, mais il gagne très bien sa vie, donc il a réussi, et s’est imposé comme un modèle. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite…nouvelle lecture de ces récits est une redécouverte, pour notre plus grand plaisir.
Yo, mentiroso ALTARRIBA Y KEKO / DENOËL GRAPHIC
5 BUENAS RAZONES PARA LEER… YO, MENTIROSO
Después de Yo, asesino, que ganó sin duda alguna el Gran Premio de la Crítica de la ACBD en 2015, y Yo, loco, Antonio Altarriba y Keko concluyen su “trilogía del yo” con Yo, mentiroso.
La oportunidad de cuestionar las neurosis de la humanidad una vez más, a través de un thriller sutil, atrevido y emocionante en el despiadado mundo de la política.
Por Philippe Peter
Un último acto
Con Yo, mentiroso, Antonio Altarriba y Keko pusieron punto y final a su “trilogía del yo” iniciada con Yo asesino [publicada en 2014], y continuó con Yo, loco [2018], Si cada libro se puede leer independientemente de los otros dos, las trayectorias se cruzan. Y adquieren pleno significado juntos, mejor que por separado, para formar un todo original y cautivador.
Una narrativa esquiva
Más aún que en las dos primeras partes, Antonio Altarriba y Keko ofrecen aquí una narrativa compleja, en la que varias tramas se cruzan y se reencuentran, sin enfrentarse siempre entre sí. Algunos personajes de Yo asesino y Yo, loco, también juegan un papel en Yo, mentiroso. De repente, cada nueva lectura de estas historias es un redescubrimiento, para nuestro mayor placer.
Un enfoque gráfico audaz
Keko tiene un estilo propio, que combina líneas semi-realistas y el uso de la fotografía para los decorados. También incorpora directamente elementos gráficos en sus composiciones, en particular pinturas. El conjunto está repleto de detalles, sin mencionar que el diseñador nunca se lo pone fácil con su abundante guión gráfico. Aquí y allá aparece un toque de verde -el color de Yo, mentiroso, después del rojo y amarillo de los álbumes anteriores-, contrastando con la negrura hollín de las planchas.
Lo mejor del cómic español
Antiguo profesor de literatura francesa en la Universidad de Vitoria -donde tienen lugar los hechos narrados en Yo, mentiroso-, Antonio Altarriba ha realizado una sensacional entrada en el mundo del cómic. Es hoy uno de los guionistas españoles más relevantes y fascinantes, autor de una obra importante sobre el franquismo y de un thriller de alto calibre en tres actos. Figura destacada de la Movida, Keko se ha consolidado en la escena internacional.
Una brillante sátira sobre las neurosis humanas
Yo, mentiroso, junto con las otras dos partes de esta trilogía, es un libro oscuro, sarcástico, casi satírico. Los personajes parecen operar en una sociedad a la que prestan muy poca atención. El protagonista, Adrian, es el epítome del éxito neoliberal: egoísta, egocéntrico, farisaico, desprovisto de cualquier forma de convicción y sentido moral.
Es un bastardo, todos lo admiten, pero se gana muy bien la vida, así que ha tenido éxito y se ha establecido como un modelo a seguir. Cualquier parecido con personajes existentes o haber existido sería puramente fortuito … la nueva lectura de estas historias es un redescubrimiento, para nuestro mayor placer.