Publicado en lagrandeparade.fr escrito por Julie Cadilhac
Attention chefs d’oeuvre! Et dans deux registres bien différents. La prose d’Antonio Altarriba sait aussi brillamment se mettre au service d’une épopée, où la trivialité et la contingence de la condition humaine se heurtent violemment à l’idéalisme chevillé au corps, où l’Histoire est la raison suffisante de l’histoire….mais l’auteur réussit avec autant de génie à plonger le lecteur dans une fiction noire et brutale à la teneur philosophique et artistique attirante. Nous sommes donc très heureux de recevoir Antonio Altarriba dans nos pages et vous laissons en compagnie d’un être érudit, passionné et humaniste…à rencontrer impérativement!
Comment est née l’idée de ce «Moi, assassin»? D’un matin où vous êtes dit que vous tueriez bien quelqu’un? d’un jour où vous avez réalisé que « nous sommes tous des assassins en puissance»?
L’un ne va pas sans l’autre. La haine ponctuelle contre quelqu’un puise d’un fond de violence vaste et ancien, d’une certaine manière primordial. Nous sommes une espèce de chasseurs-guerriers dont la survie dépend toujours de la mort ou de l’exploitation d’autres êtres vivants. Nos formes de pensée essentielles, construites par des sorciers ou des prêtres, n’ont cherché qu’à justifier ou reconduire nos pulsions meurtrières. Certaines idéologies modernes jouent le même rôle. Et celles qui le refusent maintiennent une contradiction insupportable entre leur discours et leur pratique. Nous continuons à être assassins. Et maintenant, en plus, cyniques, puisque nous nous nions à l’admettre. Cela n’implique pas un défaitisme moral. Au contraire. Mais il faut, d’abord, prendre les mesures du monstre auquel nous devons faire face. Sans complaisances.
¡Atención obras maestras! Y en dos registros muy diferentes. La prosa de Antonio Altarriba también sirve brillantemente a una epopeya, donde la trivialidad y la contingencia de la condición humana chocan violentamente con el idealismo vinculado al cuerpo, donde la historia es razón suficiente para historia… pero el autor logra con tanto genio sumergir al lector en una ficción negra y brutal con un atractivo contenido filosófico y artístico. Por lo tanto, estamos muy contentos de recibir a Antonio Altarriba en nuestras páginas y dejarlo en compañía de un erudito, apasionado y humanista … ¡para cumplir imperativamente!
¿Cómo nació la idea de este “Yo, asesino”? ¿Una mañana cuando le dicen que mataría a alguien? ¿de un día en que te diste cuenta de que “todos somos asesinos potenciales”?
Uno no va sin el otro. El odio ocasional contra alguien proviene de un trasfondo de violencia que es vasta y antigua, en cierto modo primordial. Somos una especie de guerrero cazador cuya supervivencia siempre depende de la muerte o la explotación de otros seres vivos. Nuestras formas esenciales de pensamiento, construidas por magos o sacerdotes, solo han buscado justificar o renovar nuestros impulsos asesinos. Algunas ideologías modernas juegan el mismo papel. Y quienes lo rechazan mantienen una contradicción insoportable entre su discurso y su práctica. Seguimos siendo asesinos. Y ahora, además, cínico, ya que nos negamos a admitirlo. Esto no implica un derrotismo moral. Al contrario. Pero primero, debemos tomar las medidas del monstruo que enfrentamos. Sin complacencia.